Ce que les gens désignent comme étant l’épaule varie considérablement d’un individu à l’autre. Certains incluent le cou, l’omoplate, la région haute du thorax, le bras, etc. Les limites sont plutôt arbitraires. Quand il y a des douleurs à l’épaule, l’anatomie correspondant au site douloureux doit être identifiée afin d’établir le diagnostic approprié. Sachez qu’il est parfois très difficile, même pour un médecin expérimenté, de bien poser le diagnostic, tant les structures et les possibilités sont nombreuses.

Quelques pistes utiles peuvent cependant vous orienter :

D’abord en clinique, il sera utile de faire la part entre les symptômes émanant de la région cou-épaule en les divisant en 3 zones anatomiques : 1- les douleurs postérieures, 2- les douleurs antérolatérales et 3- les douleurs axillaires.

1 – Douleurs postérieures

Principalement ressentie à la nuque, au trapèze, à l’omoplate, la douleur irradie parfois vers le bras et l’avant-bras. Elle est parfois associée à des céphalées, des engourdissements ou des sensations de picotements au dos de la main (c’est en quelque sorte, l’équivalent de la sciatalgie du membre supérieur). Règle générale, ces douleurs sont dues à une inflammation cervicale (entorse, discopathie, dégénérescence), à des tensions musculaires ou des spasmes, ou encore, à des irritations ou compressions de nerfs provenant de la région cervicale qui peuvent provoquer l’engourdissement des doigts.

Il faut s’assurer que les mouvements cervicaux sont complets et symétriques et voir si la mobilisation du cou a un impact sur la douleur à l’épaule. Le cas avéré, on a affaire à une douleur référée.

Dans un premier temps, il importe que le médecin procède à examen neurologique et qu’il obtienne une radiographie cervicale (qui montrera souvent des pincements inter vertébraux entre les vertèbres C5 eC6 ou entre C6 et C7, lesquels sont très fréquents à partir de 45 ans).

Le traitement est habituellement non-chirurgical, sauf s’il y a des signes de compression nerveuse (perte de sensibilité, perte de force, ou de réflexe). Dans ces cas, on doit obtenir une imagerie spécialisée (IRM ou CT-scan) et être référé à un médecin spécialiste (physiatre, orthopédiste, neurochirurgien) s’il y a évidence de risque de lésion neurologique.

2 – Douleurs antérolatérales

Cette zone de douleur correspond aux pathologies qui émanent des structures anatomiques propres à l’épaule (espace sous-acromial, acromio-claviculaire, coiffe des rotateurs, labrum-slap, tendon long biceps, gléno-huméral). Il y a donc plusieurs possibilités et nous en donnons ici quelques exemples :

A) Les problèmes de l’acromio-claviculaire se manifesteront surtout sur le dessus de l’épaule, elles irradient peu sont aggravées quand on croise le bras vers le thorax (adduction).

B) Les tendinites et déchirures tendineuse (coiffe et biceps) provoquent une douleur sur le côté et à l’avant de l’épaule (sous l’acromion), irradiant parfois jusqu’à la moitié externe du bras (ou vers le biceps pour les tendinites du biceps). Cette douleur est aggravée lors de l’activité d’élévation du bras requérant de la force, surtout si on l’élève au-dessus de la tête. La douleur a tendance à à augmenter la nuit et peut parfois mener à l’éveil nocturne. Ces douleurs sont modulées par le mouvement effectué. Dans les cas de déchirure sévère de la coiffe des rotateurs cette douleur peut s’accompagner de faiblesses ou encore, d’une fonte musculaire aux omoplates (demandez à votre conjoint ou à un ami de comparer vos omoplates, car vous ne pouvez les voir vous-même).

C) L’arthrose de l’épaule et la capsulite, ont une présentation plus insidieuse, avec un malaise plus progressif et moins bien localisé, survenant parfois en l’absence de tout mouvement, au repos. Ils se caractérisent par une certaine perte de mouvement (on peut vérifier soi-même en gardant les coudes en contact avec le corps puis, en ouvrant les avant-bras en rotation externe et comparer, ou encore, essayer de placer la main entre les omoplates en alternant d’un côté à l’autre pour comparer).

D) Les désordres liés au labrum (ex. SLAP) sont liés au mouvement, faisant entendre parfois un craquement ou provoquant une douleur soudaine (par ailleurs plutôt mal localisée). La douleur n’est pas constante : elle se fait sentir de façon occasionnelle lors de certains gestes.

E) L’accrochage sous-acromial et la bursite sont elles aussi liées au mouvement, provoquant alors une douleur devant et sur le côté de l’acromion pendant l’élévation complète ou lors de l’abduction (élévation latérale). La douleur s’accentue si on ajoute une rotation interne (tourner l’avant-bras vers le sol).

N.B. Il est inhabituel qu’une pathologie qui émane de l’épaule génère des symptômes se prolongeant au coude (à l’exception de la capsulite). Il faut alors chercher une origine cervicale.

3 – Douleurs axillaires ou thoraciques

Une douleur persistante ressentie dans le creux axillaire ou sur le thorax supérieur est habituellement une douleur référée (à moins d’être le premier symptôme de capsulite). Il faut porter une attention particulière aux pathologies cardiaques ou pulmonaires si la douleur est à gauche.

Les possibilités sont multiples et peuvent avoir une origine virale (tel le zona), tumorale (ex : ganglion irriguant le sein ou lymphome) ou peuvent provenir de l’irritation du diaphragme (dû à un désordre abdominal par exemple).

Les recommandations traditionnelles sont de mise et il vaut mieux consulter son médecin de famille ou un généraliste pour éliminer un diagnostic dangereux.

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